Le yoga pour les enfants : c’est bon pour l’équilibre !

Source : www.cote-momes.com
Non, le yoga n'est pas réservé aux grands! Ajusté à leur état physique et à leurs capacités de compréhension, il peut facilement être pratiqué par les enfants, y compris les plus jeunes. Et des expérimentations réalisées en classe de maternelle prouvent qu'il peut même faciliter les différents apprentissages scolaires.

Le yoga, dès le berceau… ou presque!
S'il fait appel à des postures qui peuvent sembler savantes ou compliquées, le yoga se fonde sur une philosophie assez simple qui peut être adaptée aux plus petits.

Dès les premières années de vie, il est donc possible de proposer une initiation à nos bambins. « Le yoga fait avec les bébés ou les très petits, avant trois ans, est basé sur une relation totalement individualisée et empathique où l'enfant est guidé dans ses mouvements et la découverte de son corps par un adulte proche. Un parent ou un professeur de yoga, en cas de besoins très spécifiques, thérapeutiques par exemple... » explique Isabelle Chauvet, professeur au Centre de Yoga de l'Aube à Chesley, site qui propose de nombreux cours et stages dévolus aux juniors.
« Entre 3 et 5 ou 6 ans, l'enfant explore son autonomie nouvellement acquise, il a soif d'expériences corporelles, sensorielles, et souhaite affirmer son identité propre. Le yoga offre une grande richesse de pratiques qui peuvent combler ces attentes, son objectif premier étant de mieux se connaître et d'expérimenter ses capacités toutes neuves ».

L'intérêt global de l'activité étant de l'amener à faire siennes des valeurs qui l'accompagneront toute sa vie : patience, non-violence, respect de soi et de l'autre.

Le Yoga de bébé : ne pas copier-coller sur celui des adultes…
L'erreur serait de croire qu'il suffit de se calquer sur les schémas d'un yoga destiné aux adultes. D'abord parce que l'organisme de nos tout-petits a certaines vulnérabilités dont il faut tenir compte « Il faut rester au plus près de leur évolution physique et psychologique » insiste Marie-Andrée Baillon, professeur d'éducation physique diplômée d'un master d'éducation santé et professeur de yoga « Faire attention à leur structure osseuse. Leur colonne vertébrale, leurs vertèbres au niveau du sacrum ainsi certaines parties du corps, encore cartilagineuses, sont fragiles. Il peut donc y avoir danger si la personne chargée des cours n'a pas les connaissances nécessaires ».

La familiarisation avec le yoga doit donc s'accomplir à petits pas, en prenant l'enfant tel qu'il est, sans jamais chercher à le tirer vers la performance. « Les petits ont des corps flexibles et encore malléables qu'il ne faut pas « maltraiter » par une pratique trop puissante ou excessivement physique.. » confirme Isabelle Chauvet. Avec une vigilance particulière pour tout ce qui touche à la respiration. « Avec ce type de public, on restera, dans ce domaine, sur des choses très simples » détaille Marie-Andrée Baillon.

« On ne s'amusera pas à faire des exercices complexes.» Le contenu du yoga infantile diffère aussi de celui de leurs parents parce que leur réceptivité n'est pas du tout la même.« Ils sont au près de leurs sensations alors que les adultes cérébralisent. Notre objectif est donc de les aider à les libérer » détaille Marie-Andrée Baillon. Avec à la clé, une meilleure appréhension de leur corps, du fonctionnement de celui-ci, de la façon dont ils peuvent le gouverner sans le brider.


Le yoga à l’école : les bienfaits

Un enfant bien dans sa peau, c'est un enfant bien dans sa tête. Le yoga apparaît donc comme un partenaire d'épanouissement scolaire. Il y est pourtant assez peu développé pour l'instant... Quelques expériences pilotes ont néanmoins déjà été mises sur pied dans ce domaine.

Des séances axées sur la détente, la concentration mais aussi, de manière plus surprenante, sur l'approche de la lecture : pendant l'année scolaire 2006-2007, Marie Andrée Baillon a ainsi élaboré un protocole, intégré au temps d'enseignement, qui consistait à effectuer des séances de trente minutes tous les quinze jours, auprès de deux classes différentes de grande maternelle à Caudry.« Les enfants faisaient du yoga-écriture. C'est à dire qu'ils construisaient des lettres puis des mots par le biais des diverses postures. Il y avait toute une innovation didactique autour de ce projet ». commente-t-elle.

Les effets positifs des rituels yogiques, répétés deux à trois fois par semaine, ont été rapidement été ressentis au sein de la classe. « Elles ont remarqué qu'il y avait une écoute plus poussée chez les élèves, notamment chez les hyperactifs. Et cela a permis à certains enfants qui étaient en rejet du groupe de s'intégrer ».

Isabelle Chauvet tire elle aussi un bilan très positif des interventions qu'elle accomplit en maternelle par demi-classe, à un rythme hebdomadaire «Les petits retrouvent avec plaisir les exercices qu'ils connaissent déjà et adorent répéter. Ils aiment bouger, essayer des positions et des mouvements inhabituels. L'aspect imagé des postures de yoga soutient beaucoup leur intérêt (la montagne, le chat, le lion...). Ensuite, la détente allongée n'est pas la partie la plus spectaculaire de la séance, mais lorsque l'on demande aux enfants ce dont ils se souviennent, c'est cela qu'ils évoquent, le « voyage » à travers le corps immobile, les images visualisées, bien plus que les mouvements physiques qu'ils ont pratiqué pendant les trois quart du cours. Ils apprécient spécialement ce temps de laisser aller où loin de ne rien faire, l'on est « actif à l'intérieur ».

Deux exemples concrets qui illustrent tout ce que l'école aurait à gagner à faire une petite place au yoga !

Aucun commentaire: