Yin-yang neurologique

La transmission de l'information émotionnelle positive ou négative au système immunitaire cellulaire ou humoral et à l'ensemble du corps se fait par l'intermédiaire de voies nerveuses organisées, elles aussi, sur deux modes différents. On a longtemps cru que l'activité commandée par ces voies était autonome et incontrôlable par la volonté. Or il n'en est rien : le "système nerveux autonome" est, en fait, modulable par nos pensées et nos émotions.
Tout semble prévu pour permettre un équilibrage subtil entre deux mouvements opposés et complémentaires. L'une des voies du système nerveux autonome, appelée sympathique, active l'organisme en vue de la fuite ou du combat. L'autre voie, appelée parasympathique, provoque au contraire un ralentissement des fonctions physiologiques afin d'économiser l'énergie et de permettre la mise en route de processus réparateurs. Du coup, le système sympathique domine plutôt le jour; la parasympathique prend le relais la nuit. Cependant, à tout moment, notre survie dépend de la capacité d'adaptation de ces deux commandes nerveuses.
Idéalement, il faudrait pouvoir préserver une balance équitable entre la tension sympathique et le relâchement parasympathique. Les taoïstes chinois expriment cela en termes d'énergies : yang, quand la poussée et l'activité du système sympathique se manifestent; yin, lorsque la décontraction et la passivité du système parasympathique s'installent. Pour eux, la bonne santé est le résultat d'un équilibre entre ces forces antagonistes, au niveau tant psychologique que physique. Nous verront plus loin comment ils ont créé une médecine du corps et de l'esprit capable d'assurer le maintien d'un tel équilibre neurologique.
De son côté, la médecine occidentale commence, elle aussi, à s'intéresser aux interactions psychologiques et physiques responsables de l'équilibre nerveux autonome. Ainsi, il a été démontré que l'hémisphère cérébral gauche active préférentiellement le système parasympathique, tandis que l'hémisphère cérébral droit influence surtout le système sympathique. On comprend donc comment la pensée et les émotions influencent le système nerveux autonome et, de là, la santé du corps.
Prenons le cas des pensées et des émotions positives. En activant le cerveau gauche, elles stimulent le système parasympathique : les muscles se détendent, le rythme cardiaque ralentit, la respiration se calme, les vaisseaux se dilatent, la peau se réchauffe, l'énergie est utilisée pour réparer des blessures, le corps récupère de ses efforts. pendant ce temps, l'immunité cellulaire, elle aussi sous contrôle du cerveau gauche, confère à l'organisme une protection particulièrement efficace. Les avantages d'un climat émotionnel serein ne sont plus à démontrer.

>
Thierry Janssen, La solution intérieure. Vers une nouvelle médecine du corps et de l'esprit, p67-69

Aucun commentaire: