En quête d'unité

Depuis longtemps, science et tradition font bon ménage en Inde. Ainsi, dès 1924, un centre de recherche biomédicale a été fondé à Lonavla, dans l'état du Maharashtra, près de Bombay. Entièrement consacré à l'étude des effets du yoga sur la santé, l'institut Kaivalyadhama est soutenu par le gouvernement indien et collabore avec des chercheurs du monde entier. Les résultats de ses travaux ont largement contribué à perpétuer la tradition millénaire des yogis.
Bien qu'intimement lié à l'hindouisme et, plus tard, au bouddhisme, le yoga a su préserver son indépendance à l'égard de toute doctrine religieuse. Cela a certainement facilité sa propagation en Occident : aujourd'hui, rien qu'en Californie, par exemple, on estime qu'il y a plus de professeurs de yoga que dans toute l'Inde. Quantité n'étant pas toujours synonyme de qualité, la discipline est parfois dénaturée. C'est dommage car, loin d'être une simple gymnastique aux allures exotiques, le yoga est avant tout un art de vivre, une philosophie au cœur de l'Ayurvéda. En ce sens, il peut être considéré comme une véritable médecine, essentiellement préventive, parfois curative.
Issu de la racine sanskrite yug qui signifie "réunir", le yoga rassemble différentes pratiques destinées à unifier le corps et l'esprit, à intégrer l'individu et son environnement. Equilibre mental et homéostasie physique sont ses objectifs principaux. Comme le qigong chinois, postures, techniques respiratoires et méditation constituent l'essentiel de sa pratique. En Occident, on oublie souvent qu'en plus il convient de respecter un ensemble de règles diététiques, d'habitudes et de comportements, tout aussi importants pour la santé que les exercices respiratoires et les postures physiques. Le yoga devient alors une voie de développement personnel, l'occasion d'une profonde compréhension de soi.

> Thierry Janssen, La solution intérieure. Vers une nouvelle médecine du corps et de l'esprit, p256-257

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